Comprendre la politique au Canada et son impact sur les industries du loisir

By 11 December 2023

L’industrie du loisir est un domaine en pleine croissance au Canada depuis plusieurs décennies. Cette évolution s’explique par l’intérêt grandissant des populations pour les divertissements. Pour répondre à la demande, de nombreux opérateurs économiques ont investi dans le secteur. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont donc mis en place des dispositions juridiques pour protéger les consommateurs. Ces règlementations ne sont pas toujours perçues comme avantageuses par les investisseurs. Voici tout ce qu’il faut savoir sur l’impact des politiques publiques canadiennes dans les industries du loisir.

Les politiques économiques et leur influence sur le divertissement

La politique et son impact sur les industries du loisir

Les politiques économiques influencent fortement le développement de l’industrie du loisir au Canada. Les décisions en matière de fiscalité (TPS/TVH, TVQ), de dépenses publiques, d’urbanisme et de règlementation peuvent soit accélérer, soit freiner l’expansion du secteur. Les incitations fiscales ciblées – par exemple les crédits d’impôt fédéraux et provinciaux pour les médias, le numérique ou les infrastructures culturelles – encouragent l’investissement dans de nouvelles installations, la modernisation des équipements et l’innovation.

À l’inverse, des règlementations perçues comme trop restrictives ou des changements soudains (p. ex. hausses de taxes applicables aux billets, restrictions publicitaires, normes techniques) peuvent décourager la prise de risque. L’incertitude fiscale et réglementaire nuit à la planification à long terme et peut amener certains acteurs à différer leurs investissements.

Globalement, les politiques économiques soutiennent au mieux l’industrie des loisirs lorsqu’elles s’inscrivent dans un cadre législatif clair, stable et prévisible.

Les jeux de casino en ligne : un secteur encadré par les politiques publiques canadiennes

Au Canada, le Code criminel confie aux provinces et territoires la responsabilité de « conduire et gérer » les jeux d’argent. Concrètement, les plates-formes de jeu en ligne sont encadrées au niveau provincial : en Ontario, les opérateurs privés doivent être enregistrés auprès de l’AGCO (Alcohol and Gaming Commission of Ontario) et opérer par l’intermédiaire d’iGaming Ontario; au Québec, l’offre en ligne légale est gérée par Loto-Québec; en Colombie-Britannique et au Manitoba, c’est BCLC (PlayNow); dans les provinces de l’Atlantique, l’offre est gérée par l’Atlantic Lottery Corporation. D’autres juridictions autochtones, comme la Kahnawà:ke Gaming Commission, peuvent également délivrer des autorisations, mais les joueurs devraient toujours vérifier la conformité aux lois de leur province.

Les opérateurs doivent obtenir des autorisations conformes à leur province (enregistrement, contrats de conduite et gestion, normes techniques). Ces cadres fixent les critères d’exploitation pour protéger le public. Pour trouver un site autorisé, les utilisateurs devraient privilégier les plateformes gérées par les sociétés publiques provinciales ou, en Ontario, celles inscrites auprès de l’AGCO et d’iGaming Ontario. Jouer sur des sites conformes permet d’accéder à des jeux vérifiés et à des promotions encadrées par la loi (p. ex. en Ontario, les offres de bienvenue ne peuvent être promues qu’sur le site de l’opérateur).

Par ailleurs, les lois et normes provinciales prévoient des outils de jeu responsable : limites de dépôt, de mise et de pertes, auto-exclusion provinciale, vérifications d’âge (18 ou 19 ans selon la province), messages de sensibilisation, contrôles KYC et lutte contre le blanchiment d’argent sous la supervision du CANAFE (FINTRAC). Les restrictions publicitaires, les exigences de transparence et la certification des générateurs de nombres aléatoires (RNG) complètent cet encadrement.

La politique de l’emploi et l’évolution des industries de jeu

La croissance des industries du jeu et du divertissement au Canada a des retombées directes sur l’emploi. Qu’il s’agisse de plateformes en ligne ou d’établissements physiques, ces acteurs recrutent pour soutenir leurs opérations, ce qui favorise la création d’emplois dans plusieurs provinces.

Ces entreprises ne recrutent pas au hasard : elles recherchent du personnel qualifié, en particulier en direction et gestion (direction générale, direction de département, ressources humaines) et, compte tenu du contexte canadien, des compétences en service à la clientèle souvent bilingues (français/anglais), en conformité réglementaire et en sécurité des opérations.

Les industries de jeu ont par ailleurs besoin de qualifications dans les domaines ci-après :

  • Administration et Finances,
  • Marketing et promotion,
  • Entretien et Services Techniques,
  • Sécurité et Surveillance,
  • Opération des jeux et
  • Conformité règlementaire et légale.

Tout cela démontre que les industries des jeux emploient une quantité de main-d’œuvre non négligeable, qualifiée et dans plusieurs domaines d’activité au Canada.

Technologies émergentes et législation politique

Les technologies évoluent rapidement et il est parfois difficile pour les pouvoirs publics de suivre le rythme des avancées technologiques. Au Canada, le gouvernement fédéral et les provinces évaluent régulièrement leurs cadres pour tenir compte de la réalité virtuelle, de la blockchain et de l’intelligence artificielle. Le projet de loi fédéral C-27 (Loi sur l’intelligence artificielle et les données) illustre cette volonté d’adapter la réglementation.

La réalité virtuelle peut exposer à des risques physiques, psychologiques et cognitifs. La blockchain soulevère des enjeux de fraude et de complexités juridiques (notamment en matière d’identification et de responsabilité). Les décideurs doivent poser des balises pour protéger les utilisateurs et orienter les développeurs vers une production responsable. Concernant l’intelligence artificielle, la loi devrait favoriser des pratiques équitables, la transparence et des évaluations régulières afin de limiter les discriminations.

La politique et la protection du consommateur dans les loisirs du numérique

La politique canadienne joue un rôle central dans la protection des consommateurs dans les loisirs numériques. Un cadre juridique et réglementaire vise la sécurité, l’équité et la confidentialité des transactions : la LPRPDE (PIPEDA) et les lois provinciales en matière de vie privée encadrent les données; la LCAP (loi anti-pourriel) régit les communications électroniques; le Bureau de la concurrence et les organismes provinciaux (p. ex. l’Office de la protection du consommateur au Québec) veillent à l’information claire et transparente et à la lutte contre les pratiques commerciales trompeuses.

Pour les casinos en ligne, les normes portent notamment sur la promotion du jeu responsable, la protection des mineurs (18 ou 19 ans selon la province), les mesures de lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent (CANAFE), l’assistance aux joueurs ayant des problèmes de jeu, la surveillance des pratiques publicitaires, l’octroi d’autorisations, l’équité des jeux et la confidentialité des données.

La politique a un impact crucial sur l’industrie des loisirs au Canada. Lorsqu’elle est bien conçue et appliquée, elle protège les consommateurs, renforce la crédibilité des investisseurs et contribue à la réduction du chômage grâce au développement du secteur.